Royaume-Uni : Theresa May perd la majorité absolue au Parlement
EN BREF
- Le Parti Conservateur arrive en tête des suffrages des élections parlementaires anticipées du 8 juin mais perd sa majorité absolue avec seulement 318 sièges, contre 326 nécessaires.
- Le revers est de taille pour la Première Ministre Theresa May qui avait convoqué ces élections afin de renforcer sa majorité parlementaire et obtenir un mandat clair en vue des négociations du Brexit avec l’UE.
- Le parti travailliste sort renforcé malgré sa deuxième position. Les travaillistes dirigés par Jeremy Corbin gagnent 32 sièges et atteignent 261 Parlementaires.
- En l’absence de majorité absolue, les Conservateurs devraient former un gouvernement de coalition avec le PUD (Part Unioniste Démocrate) d’Irlande du Nord qui totalise 10 Parlementaires. Le nouveau gouvernement sera dans tous les cas de figure fragile.
- La position du Royaume-Uni vis-à-vis de l’Union Européenne est affaiblie par ce résultat alors que les négociations de sortie doivent débuter le 19 juin.
- Ce scrutin renforce les incertitudes politiques et économiques pour le pays.
Une victoire aux airs de défaite
En annonçant le 18 avril dernier la tenue d’élections anticipées, la Première Ministre Theresa May comptait, à l’appui de sondages favorables, renforcer sa majorité parlementaire. Près d’un an après la victoire inattendue du camp du Brexit au référendum convoqué par David Cameron, les Britanniques ont une nouvelle fois créé la surprise. Le Parti Conservateur arrive certes en tête des suffrages mais il abandonne 12 sièges par rapport à la dernière législature avec un total de 318 parlementaires (dernières projections). Cet affaiblissement se solde par la perte de la majorité absolue au Parlement, qui se situe à 326 sièges.

A l’issue d’une campagne au cours de laquelle il sera monté progressivement en puissance, le Parti Travailliste est le principal bénéficiaire de ce scrutin. Le parti dirigé par Jeremy Corbin sera représenté par 261 parlementaires, soit un gain de 30 sièges.
A contrario, le SNP (Parti National Ecossais) n’a pas réitéré l’exploit de 2015. Les indépendantistes écossais, qui comptaient jusqu’alors 54 élus au Parlement, abandonnent 21 sièges. La perte de terrain du SNP fait reculer la perspective d’un nouveau référendum sur l’indépendance du pays vis à vis du Royaume-Uni. Enfin, le parti europhile LibDem progresse légèrement avec 12 élus, tout comme le Parti Unioniste Démocrate (PUD) d’Irlande du Nord qui atteint 10 sièges.
Quel gouvernement ?
Le recul des Conservateurs, aux élections qu’elle avait elle-même convoquées, constitue un revers important pour Mme May. Au-delà de l’affaiblissement de sa famille politique, elle pourrait se voir contester au sein de son propre parti. Face aux premières critiques de l’opposition et de certains membres des Tories, la Première Ministre a exclu très rapidement toute idée de démission, insistant sur le besoin de stabilité pour le pays.
Mme May entend former au plus vite un nouveau gouvernement qui devrait s’appuyer sur le soutien des Unionistes d’Irlande du Nord (PUD). Un accord entre les deux partis donnerait une majorité absolue de 329 élus. La marge de manœuvre dont disposera le nouveau gouvernement May sera donc ténue et sa capacité à gouverner plus fragile que le précédent gouvernement .
Conséquences pour les négociations du Brexit
Les résultats de ce scrutin ne remettent pas en cause la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Le parti travailliste qui voit sa position se renforcer n’a pas défendu une telle position et le score relativement faible du LibDem, parti opposé au Brexit, en atteste.
En revanche, ces élections anticipées devaient permettre au gouvernement britannique d’aborder les négociations avec un mandat clair sur les conditions de sortie de l’UE et les futures relations voulues par le Parlement. Le revers subi par les Conservateurs affaiblit finalement la position de négociation du gouvernement britannique alors que les pourparlers doivent s’engager le 19 juin. Avec la mise en place d’un nouveau gouvernement, la phase initiale des négociations pourrait par ailleurs être retardée.
Enfin, la faiblesse de la majorité du nouveau gouvernement pourrait rendre plus difficile la ratification par le Parlement d’un éventuel accord avec l’UE à l’issue des négociations. Ce risque, qui aboutirait à une absence d’accord et à une sortie brutale de l’UE, pourrait peser dans les trimestres à venir sur la confiance des entreprises et par conséquence sur l’activité.
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Sébastien Berthelot le 9 juin 2017
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