Interview : "Le PEF en direct"
A l'occasion de la présentation nos dernières Perspectives économiques et financières de l'année 2018, Lucile Loquès, Directrice en charge de la Gestion Actions Internationales, nous explique quelles seront les grandes lignes de ce rendez-vous.
Quelles sont les grandes tendances économiques et financières depuis le dernier PEF ?
Lucile Loquès : Aux Etats-Unis, la croissance se poursuit et est confirmée par les données industrielles. C’est une croissance qui est équilibrée, de qualité et dynamisée par une politique économique cohérente.
A l’inverse, en Europe, la croissance s’est tassée par rapport à son niveau de fin 2017 et reste très dépendante de l’Allemagne, l’Italie étant économiquement fragile et la France en manque de dynamisme. La remise en cause du multilatéralisme par les Etats-Unis a fait prendre conscience aux investisseurs que l’Allemagne et plus globalement l’Europe étaient très dépendantes des échanges mondiaux et étaient donc à risque.
Les problèmes économiques et politiques de certains émergents (Turquie, Indonésie, Argentine, etc), aggravés par une hausse du dollar et des fuites de capitaux, ont propulsé leurs marchés et leurs devises dans des baisses importantes.
Au niveau mondial, on constate la persistance des tensions autour de la problématique des échanges commerciaux avec en première ligne les Etats-Unis et la Chine, malgré l’enregistrement d’avancées notables comme le démontre le nouvel accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique (AEUMC) conclu le 1er octobre dernier et remplaçant l’Aléna datant de 1994.
Sur le plan boursier, les marchés de taux se sont caractérisés par leur volatilité avec, comme point notable, le retour des taux longs américains au-dessus de 3% et le retour de la volatilité sur les taux italiens en raison des discussions sur le budget. Du côté des actions, le marché américain a continué d’affirmer sa surperformance face à l’Europe et aux émergents.
Quelles sont les perspectives pour les prochains mois ?
Lucile Loquès : Le politique va rester au centre de toutes les attentions. Aux Etats-Unis où l’élection de mi-mandat sera suivie de près mais aussi en Europe où l’agenda est particulièrement chargé avec les décisions sur le budget italien, la crise migratoire, le Brexit et l’approche des élections européennes. Les pays émergents connaissent également des agendas politiques fournis à l’image du Brésil avec des élections en octobre.
Sur le plan économique, peu de changements sont à attendre sur les prochains mois par rapport au scénario évoqué dans nos précédentes Perspectives Economiques et Financières. L’Europe reste à la peine, la croissance du Japon dépendra de l’avancée des négociations commerciales et les Etats-Unis devraient poursuivre sur leur lancée. La Chine ne sera pas un facteur d’accélération de la croissance mondiale, ses déséquilibres internes pesant sur sa croissance tout comme la plupart des émergents qui restent fragiles. La politique de la FED et l’évolution du dollar resteront les points centraux d’attention car de ces deux éléments dépendra la santé des marchés financiers.
Quel est le scénario central de ces Perspectives Economiques et Financières ?
Lucile Loquès : Notre scénario est celui d’une croissance mondiale à risque car elle devra absorber un resserrement monétaire américain, une baisse du bilan de la FED (et donc une restriction du dollar au plan mondial) , composer avec des matières premières qui ne sont plus des facteurs de diffusion de croissance et des pays émergents qui, pour certains d’entre eux , sont bouleversés par des sorties de capitaux, surtout quand leur endettement en devises étrangères est conséquent .
Par ailleurs, les négociations commerciales en cours sont de nature à changer les circuits de distribution et les canaux d’approvisionnement des entreprises qui devront s’adapter en conséquence. Ce scénario est globalement favorable aux entreprises des pays développés dès lors qu’elles disposent de vrais avantages concurrentiels et de managements réactifs et inventifs. Dans ce contexte, les actions des pays développés ont toujours notre préférence et le choix de valeur reste primordial.
La volatilité restera de mise car les marchés devront s’adapter à un environnement qui en est cours de mutation. Les Etats-Unis sont en train de changer les règles du commerce mondial qui ont sous tendu des transferts de richesse et qui ont amené à la création d’une Chine puissante qui était un facteur de hausse des matières premières et de circulation de biens.
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