Interview : "le PEF en direct"

Perspectives Économiques et Financières

A l'occasion de la présentation de nos secondes Perspectives Economiques et Financières de l’année, Francis Jaisson, Directeur de la gestion Actions Europe, Multigestion et Commercialisation, nous explique quelles seront les grandes lignes de ce rendez-vous.

Quelles sont les grandes tendances économiques et financières depuis le dernier PEF ?

Francis Jaisson : Nos conclusions évoluent peu depuis février : le rythme d’amélioration conjoncturelle observée depuis décembre 2016 continue de se diffuser dans les pays et les économies.

Nos baromètres conjoncturel et structurel n’ont pas été modifiés et les statistiques publiées conservent la même tonalité que lors de notre dernier PEF.

La croissance conserve un moteur de qualité : l’investissement et en particulier l’investissement privé. Néanmoins, des incertitudes et des risques demeurent à l’image des tensions autour du commerce mondial, qui font peser un risque sur la croissance, mais aussi de la Chine où le risque financier est toujours présent.  Nos inquiétudes restent intactes sur la qualité de la croissance chinoise et son niveau dans la mesure où les statistiques ne sont pas fiables. De plus, il reste toujours un frein structurel : l’endettement des agents économiques.

Quelles sont les perspectives pour les prochains mois ?

FJ : La dynamique de l’économie américaine reste positive. La consommation des ménages constitue toujours un soutien. Le marché du travail est proche du plein emploi et des signaux de tensions affleurent, générant un début de pressions haussières sur les salaires.

Dans l’industrie, l’activité du secteur de l’énergie s’est nettement redressée et le secteur manufacturier affiche également une dynamique favorable. L’investissement des entreprises est bien orienté. La réforme de la fiscalité et la hausse des dépenses devraient agir en catalyseur sur l’activité, aux dépens des équilibres budgétaires. Au-delà du soutien de court terme, les réformes en cours, qui visent notamment à la relocalisation et à la hausse de l’investissement domestique, pourraient avoir un effet structurel sur l’économie américaine. Les perspectives d’inflation restent modérées malgré la bonne tenue de l’activité. Dans ces conditions, la Banque centrale américaine (FED) va conserver une trajectoire de resserrement monétaire légèrement plus haussière, tout en maintenant une vision très graduelle.

La reprise économique au sein de la zone euro se poursuit à un rythme régulier. Les progrès conjoncturels de l’année précédente ont commencé à se diffuser sur nos éléments de suivi structurel : emplois créés plus qualitatifs, réduction des déficits publics et légère amélioration des salaires. Cependant, des fragilités peuvent apparaître. Citons l’Allemagne dont le modèle ouvert sur les exportations pourrait être mis au défi par les interrogations sur l’organisation du commerce international mais aussi en interne avec des pressions salariales à la hausse au cours des prochains trimestres. Le modèle français a, lui aussi, des fragilités, n’ayant pas su s’adapter à l’univers post effondrement soviétique.

Du côté politique, le nouveau gouvernement de coalition en Italie reste une incertitude majeure pour les développements à venir. Les débats autour de l’intégration économique, politique et financière de la zone euro ainsi que les négociations sur la future relation avec le Royaume-Uni resteront au cœur de l’actualité.

En Chine demeure toujours la problématique du manque de transparence des statistiques, avec  une stabilité sur le niveau de la croissance qui suscite des interrogations alors même que des mesures ont été prises pour reprendre en main les provinces via la mise sous tutelle des financements occultes. Les contradictions persistent.

Quel est le scénario central de ces perspectives économiques et financières ?

FJ : Le scénario central reste celui de la diffusion de la croissance dans l’ensemble des pays et des économies développées et émergentes, avec un rythme qui reste inférieur à celui de la période pré crise de 2008. Cette croissance économique bénéficie d’un atout majeur : l’investissement et en particulier l’investissement privé non résidentiel. Toutefois, l’environnement politique pourrait freiner cette dynamique d’investissement. 

Du point de vue des marchés financiers, notre stratégie sur les classes d’actifs reste la même avec, cependant, une accentuation de la volatilité. L’amélioration structurelle et conjoncturelle, dont la diffusion s’intensifie, valide notre positionnement plusieurs fois affirmé vers une préférence pour les actions au détriment des taux, la normalisation des taux longs européens devant continuer à se mettre en place. 

A moins de 1%, l’OAT ne présente aucun intérêt mais  comporte de sérieux risques en capital. Nous mettons à profit la volatilité induite par les incertitudes, continuons de travailler nos points d’entrée et restons sélectifs sur les thèmes que nous avons identifiés.

Ce document est établi par Covéa Finance, société de gestion de portefeuille agréée par l’Autorité des Marchés Financiers sous le numéro 97-007, constituée sous forme de société par actions simplifiée au capital de 7 114 644 euros, immatriculée au RCS Paris sous le numéro B 407 625 607, ayant son siège social au 8-12 rue Boissy d’Anglas 75008 Paris. Ce document est produit à titre indicatif et ne peut être considéré comme une offre de vente ou un conseil en investissement. Il ne constitue pas la base d’un engagement de quelque nature que ce soit, ni une évaluation de stratégie ni aucune recommandation d’investissement dans des instruments financiers. Il contient des opinions et analyses générales et non personnalisées conçues par Covéa Finance à partir de données chiffrées qu’elle considère comme fiables au jour de leur établissement en fonction du contexte économique, mais dont l’exactitude et la validité ne sont toutefois pas garanties. Les opinions exprimées dans le document peuvent faire l’objet de modifications sans notification. Covéa Finance ne saurait être tenue responsable de toute décision prise sur la base d’une information contenue dans ce document. Ce document est la propriété intellectuelle de Covéa Finance. Toute Utilisation (définie ci-après), reproduction ou diffusion de tout ou partie du présent document devra faire l’objet d’une autorisation préalable de Covéa Finance. Le destinataire du présent document a connaissance et accepte que les données chiffrées, permettant d’établir les opinions et analyses générales et non personnalisées, peuvent être soumises à l’acquisition de droits vis-à-vis de tiers. Par conséquent, les données chiffrées ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’une quelconque Utilisation par le destinataire du document sans l’acquisition préalable des droits nécessaires directement auprès des tiers détenteurs de ces droits. Par ailleurs, le destinataire du présent document a connaissance et accepte que Covéa Finance ne sera en rien responsable de toute utilisation faite desdites données chiffrées et assumera seul toutes les conséquences vis-à-vis des tiers détenteurs des droits associés à ces données. L’ « Utilisation » s’entend comme, et de manière non limitative, la manipulation de la donnée chiffrée, la distribution, la redistribution, l’intégration dans un système d’information ou dans des documents de tous types