LE PEF en direct
Le 17 octobre dernier, Covéa Finance a présenté à ses mandants les Perspectives Economiques et Financières pour les prochains mois. A la suite de ce rendez-vous, Lucile Loquès, Directrice de la Gestion Actions Internationales, nous explique quelles ont été les grandes lignes présentées en séance.
Quelles sont les grandes tendances économiques et financières depuis le dernier PEF ?
Lucile Loquès : Les tendances économiques, déjà perceptibles depuis plusieurs mois, se sont confirmées : une croissance de plus en plus faible, une remise en cause du mode de fonctionnement du commerce mondial avec les problématiques que l’on connaît entre la Chine et les Etats-Unis mais également entre la Corée et le Japon. On note aussi une situation préoccupante dans les pays émergents. L’Europe reste un sujet d’inquiétude avec notamment la confirmation d’un ralentissement important en Allemagne sur la sphère industrielle et des situations politiques toujours fragiles en Allemagne, en Espagne ou en Italie.
Dans le même temps, et en conséquence de ce contexte, deux grandes tendances financières se dégagent : les taux longs ont fortement baissé partout dans le monde, entraînés par des politiques monétaires de plus en plus accommodantes dans toutes les zones. Ces évolutions de taux ont protégé pour le moment les marchés actions qui, en dépit des révisions à la baisse des anticipations de croissance, ont globalement très bien résisté.
Dans cet environnement, le dollar et le yen restent des valeurs refuge face à une monnaie européenne qui souffre, au-delà du ralentissement, des atermoiements du Brexit et d’une politique monétaire qui non seulement accentue son biais accommodant mais est maintenant décriée par certains des membres du Conseil des gouverneurs.
Quelles sont les perspectives pour les prochains mois ?
L.L : Sur le plan économique, les perspectives restent peu favorables. Les banques centrales vont continuer à œuvrer dans la même direction. Certaines d’entre elles, notamment la Banque centrale européenne (BCE), espèrent que les gouvernements prendront le relais par une relance budgétaire. En continuant et en accentuant cette politique de taux négatif, la BCE fragilise un peu plus un système bancaire qui, contraint déjà par la règlementation, ne peut pas jouer pleinement son rôle de financement de l’économie.
Sur le plan financier, les marchés seront compliqués, très volatils en raison du manque de clarté sur les perspectives économiques à venir dans un environnement où le placement monétaire et les obligations ne sont pas attractifs. Les marchés actions restent, quant à eux, suspendus aux nouvelles venant d’outre-Atlantique, chiffres économiques et décisions de la FED, et évolueront au gré de leur interprétation de ces données.
Quel est le scénario central de ces Perspectives Économiques et Financières ?
L.L : Notre constat est l’ancrage de l’économie européenne dans une déflation, cachée dans certains cas, affichée dans d’autres, qui gagne des secteurs entiers de l’économie. Il était donc logique pour nous de centrer ce PEF sur cette thématique. L’exemple du Japon est très révélateur des enchaînements qui conduisent à la déflation. La situation européenne révèle des similitudes mais aussi beaucoup de différences par rapport à celle du Japon. Des secteurs entiers sont précipités dans la déflation. On peut citer le secteur des télécoms mais aussi le secteur financier et au premier chef le secteur bancaire. Pris au piège des taux négatifs, ce secteur se voit dans la nécessité de mettre en place des plans de réorganisation structurelle et des licenciements qui participent à la faiblesse de l’économie. La déflation se manifeste aussi de façon plus diffuse dans la pression que subissent les différents revenus des agents économiques. Ainsi, il existe une déflation par les revenus du travail qui accompagne souvent une certaine précarisation des individus mais aussi une déflation des revenus de l’épargne directement affectés par l’effondrement des rendements de cette dernière.
Dans ce contexte, notre gestion doit s’adapter en recherchant les modèles de sociétés pouvant résister voir être des gagnants en dépit de cet environnement. La sélection de valeurs est encore plus critique car l’endettement qui a été permis par la politique des taux bas fait apparaître des sociétés fragilisées comme le montrent les faillites récentes qui ont défrayé la chronique.
Les actions gardent donc notre préférence par défaut, notre préférence allant ainsi vers la zone « non euro ».
Propos recueillis le 17 octobre
Lucile LOQUÈS
Directrice de la Gestion Actions Internationales
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