Suivi des marchés de la semaine

Perspectives Économiques et Financières

Découvrez et téléchargez l'intégralité de notre suivi des marchés de la semaine du 16 août.

Union européenne, les premiers financements arrivent

La mise en place des financements des Etats membres de l’Union Européenne a commencé. Ces
derniers jours, quatre Etats ont reçu des subventions ou des prêts à hauteur de 13% des fonds
alloués aux pays au titre de la facilité pour la reprise et la résilience.

Le plan européen finance ainsi des programmes nationaux dans l’ensemble des États membres, sous
forme de subventions (390 Md €) et de prêts (360 Md €). Chaque pays peut compter sur une enveloppe partiellement prédéfinie : celle-ci dépend notamment de sa population, de son PIB par
habitant et de son taux de chômage avant le début de la pandémie, de 2015 à 2019. Les 30 %
restants versés entre 2023 et 2025 dépendront quant à eux des baisses du PIB et de l’emploi
observés sur 2020, pour tenir compte de l’impact économique de l’épidémie de coronavirus.

A cet effet, comme nous le rappelions lors d’un dernier focus, l’UE émettra cette année environ 80
Md € d’obligations dans le cadre du NGEU (Next Generation EU) ainsi que 10 Md € de bons à court
terme. Depuis juin, nous avons déjà assisté à trois syndications sur 4 maturités (4, 10, 20 et 30 ans)
pour un montant total de 45 Md €. Ces émissions ont été couronnées de succès et ont fait l’objet
d’une très forte demande de la part du marché obligataire. Ainsi, ces émissions ont été sursouscrites
de l’ordre de 10 fois ce qui a permis de contracter encore plus les rendements.
Face à ces syndications, le 3 août, le Portugal, la Belgique et le Luxembourg ont pu bénéficier de
respectivement, 2,2 Md €, 0,77 Md € et 12,1 M €. Et le 9 août, c’était au tour de la Grèce de recevoir
4Mds€. Ce préfinancement contribuera à donner un coup d’accélérateur à la mise en oeuvre des
mesures essentielles d’investissement et de réformes décrites dans les plans pour la reprise et la
résilience de ces pays. D’autres pays suivront dont la France évidemment.

Ces plans de relance ont un but clairement affiché, c’est de rendre l’Europe plus verte, plus
numérique, plus résiliente et mieux adaptée aux défis actuels et à venir. Selon les pays, ils sont de
taille sensiblement différente, pour partie parce qu’ils portent sur des périodes plus ou moins longues : l’Allemagne et la France ont ainsi annoncé des plans de, respectivement, 130 Md € et
100 md € qui s’étendent jusqu’à fin 2021 et 2022 ; l’Italie et l’Espagne ont établi des plans de
relance sur une plus longue période (2027 et 2026) pour un montant de, respectivement, 224
Md € et 140 md €. Ces plans s’articulent néanmoins autour des quatre mêmes axes – l’écologie,
la compétitivité, la cohésion, la santé -, seul le poids accordé à chacun de ces volets diffère.

Par ce plan de relance et les émissions obligataires de l’UE qui en résultent, les Etats européens ont
décidé de mettre partiellement en commun leur dette. Situation qui semblait encore improbable
avant la pandémie, mais attention l’équilibre est précaire et reste toujours un sujet de discussion.

Rédigé par

Xavier CHAPON
Responsable du Pôle Taux

Le 16 août 2021

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