Edito - Février 2024
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Les conseilleurs ne sont pas les payeurs
Le débat sur la responsabilité fiduciaire revient, surtout depuis les retours arrière aux États-Unis avec le mouvement « anti-ESG ».
Mais en Europe, le débat est clos depuis longtemps et le mot d’ordre est de « flécher les investissements ». Le problème étant que les conseilleurs ne sont pas les payeurs, les plus ardents partisans de ce fléchage semblent méconnaitre ce qu’est un client, un épargnant et même un marché. Pour eux la fin justifie les moyens et cela passe forcément par de la contrainte. Il est vrai que s’autoproclamer sauveur du monde est plus valorisant que de satisfaire les attentes des clients.
« Les activités financières étant de plus en plus réglementées, la contrainte est un levier de plus en plus puissant. »
Le constat de ces dernières années est que la machine administrative est en route et que rien, ou presque ne pourra l’arrêter. Toutes les fonctions de supervision, régulation et désormais d’audit et de contrôle ont désormais dans leurs missions l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris à travers la décarbonation de toutes les activités économiques, et ce le plus rapidement possible. Le reporting ESG initialement « de transparence » et destiné à la bonne information du client, s’élargit et se transforme en obligation de faire pour les acteurs de la finance. De fait, le plus important des risques extra-financiers devient le risque de conformité règlementaire. Le client, qui pourtant est officiellement au centre des préoccupations est prié de suivre le droit chemin. Les sociétés de gestion de portefeuille (SGP) n’ont pas d’autre choix que de s’y adapter.
Contrairement à ce que d’aucuns pensent, les SGP et leurs clients ne sont pas d’affreux capitalistes sans cœur, surtout dans le monde mutualiste. Mais, comme toujours, le diable est dans les détails et la réalité économique prévaut. Rassurez-vous ! Tenant de l’écologie, la transition se fera, mais pas au rythme auquel vous rêvez. Les SGP et investisseurs prenaient déjà en compte, par nature, de très nombreux éléments « extra-financiers » dans leurs décisions. L’extra-financier d’alors avait une forte composante géopolitique. Le grand tournant de ces dernières années est que le climat et son expression concrète la décarbonation à marche forcée écrase tout autre sujet. Reste à savoir qui en supportera le prix.
Rédigé par
Yannick TATIBOUËT
Directeur Exécutif
Directeur de la Veille Stratégique, des Relations Extérieures, et de la coordination sur la finance durable
Le 7 février 2024
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