"Le regard du gérant" : L'inde, entre mesures de relance domestique et recherche d'équilibre géopolitique
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L’Inde traverse actuellement une période charnière, marquée par des réformes économiques majeures et un repositionnement géopolitique audacieux. Sur
le plan domestique, la réforme de la taxe sur les biens et services (GST), en vigueur à partir du 22 septembre, constitue un tournant.
Initiée pour simplifier un système jugé trop complexe, elle ramène les quatre anciens taux à deux tranches principales, tout en imposant à 40% certains produits de luxe ou nocifs comme les cigarettes. Cette mesure vise à raviver une consommation intérieure affaiblie, alors que la croissance continue de ralentir après un pic en 2023. Dans le même temps, sur le front géopolitique, l’Inde s’affirme comme un acteur central du nouvel ordre mondial. Lors du sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai, Narendra Modi a affiché une relative proximité avec Vladimir Poutine et Xi Jinping dans le contexte que l’on connaît de tensions avec les États-Unis (notamment depuis l’imposition de droits de douane).
Via ce positionnement, l’Inde renforce ses liens avec la Russie et la Chine, au sein d’un bloc contestataire de l’hégémonie occidentale. En témoigne la volonté indienne de ne pas renoncer à l’achat de pétrole russe. De plus, la création d’une banque de développement commune, la volonté de déploiement d’un système de paiement indépendant, alternatif au dollar, et d’une coopération renforcée entre services de renseignement sont autant d’éléments qui ont été évoqués. Néanmoins, il convient de noter que face à ces rapprochements, certaines ambiguïtés demeurent, comme les questions frontalières avec la Chine. Aussi, ce rapprochement s’opère tandis que l’Inde continue d’attirer les investissements d’entreprises étrangères sur son sol, figurant comme une alternative à une production hors de Chine pour certaines sociétés internationales telles qu’Apple.
Ainsi, il apparaît clair que l’Inde s’active pour jouer un rôle central dans le nouvel ordre mondial, s’appuyant à la fois sur des réformes économiques intérieures ambitieuses et une diplomatie d’équilibre entre coopération régionale et volonté de contribution aux chaînes de valeurs mondiales.
Rédigé par
Kenn GAGNON
Responsable Gestion Actions Asie
