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Perspectives Économiques et Financières

Temps de lecture : 13 min

Découvrez et téléchargez l'intégralité de notre suivi des marchés de la semaine - 6 janvier 2025

La Commission Européenne a validé au cours du mois de décembre un budget de 10,6 milliards d’euros pour financer le projet de constellation de satellites IRIS2 (Infrastructure pour la Résilience, l’Interconnectivité et la Sécurité par Satellite). Le développement de ce projet est une illustration supplémentaire de la recherche de souveraineté que nous mettons en avant dans nos Perspectives Economiques et Financières. 

Ce programme, le troisième plus gros en Europe sur le segment spatial après celui dédié au système de navigation par satellite (Galileo) et celui dédié à l’observation de la Terre (Copernicus), vise donc à fournir un accès à des communications sécurisées aux Etats membres de l’Union Européenne (UE) et plus largement un accès internet à haute vitesse pour les entreprises et les habitants des pays de l’UE qui n’en ont pas encore. L’UE ne s’en cache pas, elle ne souhaite plus dépendre de tiers dans ce domaine. Plus que cela, il reflète également la volonté de redonner de la visibilité à une chaîne de valeur en crise depuis plusieurs années et de favoriser l’innovation au travers de l’écosystème du « New Space ». C’est en effet toute l’industrie spatiale européenne qui a été mise à mal par le développement fulgurant de Starlink (Elon Musk) et de ses constellations de satellites situées en orbites moyennes et basses et du lanceur américain SpaceX. Chaque compartiment de cette chaîne doit se réinventer pour s’adapter à cette nouvelle concurrence. 

Le lanceur Arianespace a réussi cette année le premier vol de son modèle de dernière génération Ariane 6 et contribue au développement d’un lanceur réutilisable via la jeune entreprise MaïaSpace. Les constructeurs de satellites au premier rang desquels Airbus (Defense and Space) et Thales (Alenia Space) ont dû restructurer leurs divisions spatiales pour se mettre en ordre de marche face à une demande structurellement plus faible. Les acteurs les plus pénalisés étant les opérateurs de ces infrastructures satellitaires (SES, Eutelsat) à cause des surcapacités accumulées depuis plusieurs années.

La création du consortium SpaceRISE autour de ces entreprises remet en avant le modèle collaboratif européen bien connu dans ce secteur ou dans celui de l’aviation civile au travers du succès d’Airbus. Son exploitation se structure également sous la forme d’un partenariat public privé sur la base d’une concession de 12 ans, là aussi une spécialité européenne en termes de financement. La validation de ce projet par l’UE apparaît donc comme une bonne résolution pour commencer 2025 et valide l’importance du spatial dans la recherche de souveraineté. Pour autant, la prudence reste de mise à l’image des dernières initiatives de l’UE en termes de plan, quand on constate que le calendrier du projet a déjà pris beaucoup de retard, et que le nombre de satellites de la constellation (290) paraît faible pour assurer l’indépendance de l’UE en matière de communication par satellite surtout face à la flotte de plusieurs milliers de satellites de Starlink.

Rédiger par

Julien CHEVALIER
Responsable du Pôle Actions Europe
Le 6 janvier 2025

Sommaire

Analyse de l’évolution des marchés :
  • Obligataire par Mathilde GAZIER
  • Actions Europe par Alexandra LE DOEUFF
  • Actions Internationales par Kenn GAGNON
  • Le regard de l'Analyste par Laurence COLDREY
 
Analyse Suivi Macroéconomique :
  • États-Unis par Jean-Louis MOURIER
  • Europe par Éloïse GIRARD-DESBOIS et Jean-Louis MOURIER
  • Asie par Louis MARTIN 

 

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