"OnDécrypte l'Hebdo" - La défense européenne peine à se mettre en route
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Découvrez et téléchargez l'intégralité de notre suivi des marchés de la semaine - 30 décembre 2024
Dans le monde de plus en plus conflictuel que nous décrivons dans nos Perspectives Économiques et Financières, les dépenses militaires des États européens augmentent et un plan commun pour la défense en Europe semble nécessaire. Toutefois, les États membres de l’Union européenne peinent à se mettre d’accord.
Une première avancée a été réalisée au mois de novembre. Un premier accord pour des achats militaires communs a été signé par vingt états de l’Union européenne pour un montant global de 300M€.
En revanche, dans le même temps, le vote du Programme européen pour l’Industrie de la Défense (EDIP) a une nouvelle fois été reporté. Ce programme vise à favoriser les achats collectifs d’équipements de défense européen. Certains pays, dont la France, souhaiteraient qu’il ne finance que les équipements ayant un minimum de 65% de composants européens et les industriels qui auraient la capacité à terme de s’affranchir des 35% restant. D’autres pays, que l’Allemagne a récemment rejoint, souhaitent pouvoir acheter des produits américains fabriqués en Europe avec ces financements. Cette interrogation sur la défense ne revêt pas que des considérations économiques, elle englobe également le question de la souveraineté des armées européennes.
Actuellement, de nombreux systèmes d’armes européens intègrent des composants américains soumis aux réglementations américaines sur le trafic d’armes au niveau international (ITAR) qui donnent aux États-Unis un droit de regard sur l’utilisation de tout équipement contenant des technologies américaines : les États-Unis peuvent bloquer l’emploi d’une arme par une armée européenne s’ils désapprouvent son usage, même si elle est majoritairement produite en Europe.
Par ailleurs, des discussions ont lieu autour d’un fonds commun de défense d’au moins 500Md € qui pourrait être ouvert à des pays hors Union européenne comme le Royaume-Uni ou la Norvège et financé par des émissions de dettes garanties par les Etats souhaitant participer.
Même si tous les États semblent d’accord sur le principe d’augmenter les dépenses militaires et de financer ensemble des projets d’intérêt commun, la mise en place est plus complexe. Néanmoins, comme détaillé dans nos dernières Perspectives Économiques et Financières, ces initiatives pourraient être une opportunité de croissance pour l’Europe.
Rédigé par
Marie-Edmée de Monts de Savasse
Responsable d'équipe Gestion OPC Taux
Le 30 décembre 2024
Sommaire
Analyse de l’évolution des marchés :
- Obligataire par Lucas COUVERT
- Actions Europe par Margot LIEVRE CORMIER
- Actions Internationales par Jean-Dominique SETA
- Le regard de l'Analyste par Alain OURVOY
Analyse Suivi Macroéconomique :
- États-Unis par Sébastien BERTHELOT
- Europe par Louis MARTIN et Jean-Louis MOURIER
- Asie par Louis MARTIN
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